Tokyo, ces jours-ci tome 1/2/3 - Taiyô Matsumoto – traduction de Thibaud Desbief – éditions Kana/Made in -2025
Tokyo, ces jours-ci tome 1/2/3 - Taiyô Matsumoto – traduction de Thibaud Desbief – éditions Kana/Made in -2025
Shozawa, éditeur de mangas, démissionne de son poste après 30 années passées au sein de la même maison d’édition. La faute, entre autres, à un magazine qu’il avait lancé et qui n’a pas su trouver son public. « De nombreux auteurs m’avaient soutenu dans ce projet. Par ma faute, ils se sont retrouvés dans l’embarras !!!, sur ce point, je dois faire acte de rédemption… » se confie-t-il.
Pourtant, malgré cette distance qu’il veut s’imposer avec le monde du manga, notamment en essayant de vendre sa collection constituée dès son enfance, Shozawa, décide d’y revenir de manière totalement indépendante, en invitant les auteurs et autrices qui ont jalonné son parcours à essayer de proposer leur manga idéal. Si certains d’entre eux ont dû abandonner leur carrière, d’autres ont connu le succès… mais chacun va se trouver confronté à cette demande dissidente de leur ancien éditeur.
Si Tokyo, ces jours-ci peut laisser à penser qu’il est dédié à un public initié tant il nous fait appréhender les arcanes de la publication des revues de manga, il déploie au bout de quelques pages toute la richesse de son propos. Matsumoto dresse des portraits de mangaka hantés par une passion, souvent initiée durant leur enfance, et qui vont, bribe par bribe, s’évertuer à souffler sur les braises de cette flamme parfois enfouie.
Comme l’indique le titre, un des personnages centraux du récit est également la ville de Tokyo dont de magnifiques pages illustrent différentes géographies, mais également la bigarrure des atmosphères.
Récit à la complexité des imbrications assumée, mais dont pourtant la fluidité de la narration nous permet de l’appréhender d’une traite, tout au long des plus de 600 pages qui composent Tokyo, ces jours-ci, Matsumoto parvient à camper des personnages avec sensibilité et pertinence.
La maestria graphique de l’auteur d’Amer béton semble atteindre ici une efficacité et une beauté qui confère au classique. Planche après planche, on est ébloui par la contemplation qu’impose chacune des attitudes des protagonistes tout autant que le décor sensible de la capitale japonaise.
Une œuvre immense dans laquelle on a envie de replonger à peine terminée la dernière page.
Plus d'informations sur le site de l'éditeur:
https://www.kana.fr/produit/tokyo-higoro-t1/


Commentaires
Enregistrer un commentaire