Carnet d’un voyageur immobile dans un petit jardin – Fred Bernard – éditions Albin Michel – 2020



Carnet d’un voyageur immobile dans un petit jardin – Fred Bernard – éditions Albin Michel – 2020 
 
 


« J’ai dessiné et écrit ce journal comme mes carnets de voyage, pour mon plaisir, celui de ma famille et de mes amis » …ces mots de l’auteur inscrits dans la postface de Carnet d’un voyageur immobile dans un petit jardin, révèlent l’élément fondateur qui irrigue les 259 pages qui constituent l’ouvrage : le plaisir. De plaisir, il en est question dans l’observation minutieuse, lente, à laquelle s’est adonné Fred Bernard en étudiant le moindre élément végétal ou animal avec la joie d’un explorateur d’une autre époque. Sous sa plume, les crosses des fougères, les dames d’onze heures, un ginkgo biloba ou une fauvette à tête noire révèlent une délicatesse et une poésie dont ils ne s’étaient jamais départis, mais que l’auteur parvient à faire poindre sous un nouveau jour.

Au-delà de la pédagogie que révèle chacune des planches, on est émerveillé par la manière dont l’auteur de Jeanne Picquigny semble se saisir de cette nature avec gourmandise, attention et culture. Ce Carnet d’un voyageur immobile dans un petit jardin, fait écho à la bande dessinée Les Grands Espaces de Catherine Meurisse qui, par une forme d’érudition, de désir encyclopédique ludique, révélait la beauté et la permanence du vivant. Le livre est, comme nombre d’ouvrages de Fred Bernard, traversé d’humour et d’une joie « enfantine » à voir le monde exister tout autant qu’à découvrir un dessin se déployer, sans jamais se départir d’une mise en perspective d’un savoir indéniable. Outre des inventaires d’espèces végétales, il n’est pas rare de découvrir des anecdotes historiques, de croiser des écrivains illustres - Robert Louis Stevenson, Colette…- qui viennent étayer le somptueux cabinet de curiosité mis en scène dans ce Carnet d’un voyageur immobile.

Le livre, merveilleuse invitation à la contemplation et à la flânerie, au-delà de son charme manifeste, s’impose alors comme un compagnon évident, sur lequel on reviendra picorer à la recherche d’une information, d’une anecdote ou tout simplement pour être à nouveau envoûté par les trésors qu’il renferme. 
 
 




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