Le Transperceneige / Terminus - Rochette / O. Bocquet - éditions Casterman - 2015.


Le Transperceneige / Terminus - Rochette / O. Bocquet - éditions Casterman - 2015.





Publié dès 1983 dans le mythique mensuel (A suivre), Le Transperceneige s'est vite révélé comme un classique de la bande dessinée, et un des plus grands titres existant dans le domaine de la science fiction. Cette oeuvre cohérente et aboutie, vit paraître deux suites, toujours sous le pinceau de Jean-Marc Rochette, mais dans lesquelles Benjamin Legrand succédait au regretté Jacques Lob.


Aujourd'hui, le Transperceneige nous revient avec un final, avec le bien nommé Terminus . Le scénario est cette fois assuré par Olivier Bocquet (d'après une idée de Jean-Marc Rochette) et le dessin assuré par Jean-Marc Rochette. Si nous abordons cet opus avec une légère appréhension, tant les suites de livres de références nous ont habitués à nous complaire dans la seule nostalgie, force est d'admettre que très vite, toute tentation passéiste s'efface devant la force de l'ouvrage. On en oublie Le Transperceneige , pour se laisser guider dans cette fiction apocalyptique. Le livre peut d'ailleurs se lire de façon totalement autonome. Terminus mêle avec brio son scénario et son graphisme. L'un semble se nourrir de l'autre et inversement. A la richesse de l'invention scénaristique, où la cohérence de chaque élément semble pensé, sans fioriture, répondent des inventions formelles constantes, avec le même souci d'efficacité minimaliste. On peut citer nombre de passage d'anthologie: le déchaînement de violence de la foule que Rochette parvient à nous faire ressentir par la gestuelle de son pinceau...tout en suggestion (on avait pas vue une folie retranscrite avec autant de force depuis les plus belles planches de La Nuit de Druillet), la découverte de Future Land et de sa population masquée donnant aux personnages de faux airs de Maus , les peintures effectués sur les parois des murs pour témoigner car "toutes les histoires sont importantes" ... Mais citer ces suites de scènes n'est pas rendre hommage à l'ouvrage, tant il se déverse d'un unique flot et nous éblouit jusqu'à sa page finale.

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