Le
pouvoir du chien – Thomas Savage - éditions Belfond – 2014
( 1967).
L’action
du roman se situe dans le Montana des grands espaces. Mais ici, le
cow-boy, sa supposée virilité et l'Ouest qu'il évoque,
apparaissent comme un mythe dont le souvenir commence à s'effacer.
Nous sommes dans l'après-première guerre mondiale et la modernité,
avec son confort (l'électricité, les voitures…) et les mondanités
qui l'accompagnent, met à mal le désir de vie inchangée souhaitée
par certains éleveurs.
On
est immédiatement happé par l'écriture de Thomas Savage. En
quelques pages seulement, il parvient à camper des personnages
inoubliables. On peut citer les frères Burbank, mais aussi Rose, le
docteur Gordon ou Peter. Chacun d'eux s'invente sous vos yeux avec
une force inouïe. Dès les premiers chapitres, on est bouleversé
par la densité et la complexité qui habite chacun d'eux. On se
surprend à être ému aux larmes à chaque épisode de leur
existence, que ce soit dans les rares espaces dédiés à l'abandon
amoureux ou dans les moments les plus douloureux. Le roman est tendu,
gorgé de contradictions, de crainte des possibles. Portrait d'un
monde qui menace de s'effondrer, où chacun semble chercher sa place,
Le pouvoir du chien est un livre immense, un de ceux qui vous
accompagnera toute une vie et dont le terrible final ne fait
qu'accentuer la beauté.
«-Je
ne me soucierai jamais de ce que racontent les gens.
-
Peter, sil te plaît ne dis pas tout à fait comme ça. La plupart
des gens qui ne s'en soucient pas, oui, la plupart d'entre eux
deviennent durs, insensibles. Il faut que tu sois bienveillant, il
faut que tu sois bienveillant. Je crois que l'homme que tu es capable
de devenir pourrait faire beaucoup de mal aux autres, parce que tu es
si fort. Est-ce que tu comprends ce qu'est la bienveillance, Peter?»
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