Dernier
jour sur terre - David Vann - éditions Gallmeister - 2014.
David
Vann nous revient avec en plus d'un roman en grand format intitulé
Goat Mountain, un ouvrage paraissant directement dans la belle
collection de poche des éditions Gallmeister. Si ce dernier ne
bénéficie pas d'une publication au format "rentrée
littéraire", c'est sans doute qu'il s'agit d'un ouvrage en
marge dans l'œuvre de David Vann.
Dernier
jour sur terre retrace le parcours de Steve Kazmierczak qui, à
27 ans, commit une fusillade dans son université, tirant
systématiquement sur chaque étudiant devant lui, avant de se donner
la mort.
En
parallèle se raconte la jeunesse de David Vann, entre souvenirs de
chasse initiatique avec son père et suicide de celui-ci à l'arme à
feu. L'auteur héritera par ailleurs de cette dernière à l'âge de
treize ans. Avec inlassablement la même question: "Pourquoi
avais-je échappé à cela, et pourquoi pas lui?"
A
travers cette enquête, et cette volonté de mettre au jour la vie de
Steve Kazmierczak, David Vann dresse le portrait des méandres
psychologiques d'un homme, mais également des failles d'un pays tout
entier. De la description des traitements (lithium, prozac...)
prescrits au jeune homme, en passant par l'absence de compassion de
sa famille, le manque d'encadrement de l'administration, et le goût
prononcé d'une partie d'une nation pour les armes à feu, le constat
est implacable, et ne cesse à la fois de fasciner -la question du
voyeurisme n'est jamais loin dans l'œuvre de David Vann- et de
révulser.
Si ce
texte s'inscrit de plein pied dans les thématiques de David Vann, et
si on reste un peu plus réservé quant au parallèle insistant avec
sa propre histoire familiale, il est évident que Dernier jour sur
terre est un texte qui a toute sa place dans son œuvre et qui
mérite autant d'égard que ses précédents romans.
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