On ne la ferme pas ! – Benoît Jahan – éditions FLBLB – 2024
On suit le travail éditorial de
Benoît Jahan par intermittence depuis ses débuts en 1992 avec le fanzine
Phacochère (Alph-Art fanzine au festival d'Angoulême 2002) puis ses diverses
publications aux éditions Groinge (cocréées avec l’autrice Fafé) ou le beau Jours
de classe aux éditions Le Potager Moderne. Plus récemment, on avait
été séduit par le touchant (et autoédité) Je n’irai plus à Angoulême.
On ne la ferme pas ! est
publié aux éditions FLBLB et raconte -en environ 200 pages- comment l’auteur,
habituellement « si discret, si effacé (…) qui s’occupait dans »
son « coin de » ses « petites BD », s’est découvert
militant lorsque le maire du Pradet a décidé de fermer l’école Jean Jaurès,
dans l’incompréhension des parents.
L’auteur va utiliser son
expérience du dessin pour engager une lutte de longue haleine contre cette décision
qui parait inéluctable.
Affiches, pancartes, publications
sur internet, distribution de fanzines au format A6… tous les outils dont il
dispose vont être engagés dans cette action citoyenne. Si parfois l’auteur fera
preuve de naïveté dans son combat, très vite il est emporté par « une
urgence » qui lui fait retrouver « des sensations très
anciennes » de lorsqu’il s’employait à faire exister ses propres
publications.
Par sa forme, On ne la ferme
pas ! conserve une énergie salutaire. La narration -pourtant fruit
d’une longue maturation– est spontanée, directe et parvient à transmettre cette
dynamique à l’ensemble du récit. Le « reportage-dessiné » n’est pas
distant. On accompagne Benoît Jahan dans ses indignations, ses désirs mais
aussi ses désillusions.
Le livre se révèle d’une très
grande liberté et semble ne répondre qu’à la nécessité de transmettre aux
lecteurs l’envie de penser qu’il est encore possible -et nécessaire-
d’accomplir son rôle de citoyen.
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