"Comment je sors d'ici, moi, maintenant? Je suis arrivé par où, déjà?"
C'est par cette question à l'allure anodine que démarre le livre issu de
la collaboration de Benjamin Flao et Fred Bernard. A la recherche de
carburant, Achille arpente un bâtiment aux dimensions irraisonnables
semblant avoir été vidé de toute forme de vie. Pourtant, un jouet
mécanique représentant deux singes ,opposé de la poupée humaine qui dit
"maman" dans la Planète des singes, rappel que ce lieu a été
autrefois habité. Une fois la précieuse essence récoltée, Achille sort
de la luxuriance colorée de l'établissement afin de rejoindre son
véhicule dans lequel l'attend celle que l'on est autorisé à appeler
uniquement "mademoiselle".
On entame les premières pages d'Essence
avec l'agréable sensation de lire une bande dessinée d'un autre temps,
où le rythme de lecture était dépendant d'une parution au long cours.Une
époque où graphisme et narration pouvaient changer en fonction des
évolutions psychologiques des personnages, mais aussi des envies des
auteurs qui s'y employaient. On pense beaucoup aux errances auxquelles
s'adonnait l'inoubliable Moebius. Comme chez ce dernier, il y a la
thématique du désert bien sûr, mais aussi les machineries enfouies, les
colorisations exubérantes, un fil narratif qui semble se découvrir page
après page. Au coin d'une planche, les toiles abstraites réalisées par
un personnage rencontré rappellent celles, si organiques, de l'auteur du Monde d'Edena.
Des références à des auteurs emblématiques, à des univers remarquables, Essence en est parsemé: Hergé, Franquin, Miyazaki... on ne sait parfois plus très bien si les clins d’œil existent ou si on y attache nos propres souvenirs, nos plus intimes réminiscences. Les auteurs parviennent à canaliser ce trop-plein, ce bouillonnement d'histoires, de désirs d'hommages afin d'inventer un récit sombre fait d'émotion et d'interrogations existentielles. C'est par une liberté formelle doublée d'une rage de donner du sens à l'existence que Benjamin Flao et Fred Bernard parviennent à retrouver la luxuriance de ce qui animait les plus belles pages de Métal Hurlant.
Des références à des auteurs emblématiques, à des univers remarquables, Essence en est parsemé: Hergé, Franquin, Miyazaki... on ne sait parfois plus très bien si les clins d’œil existent ou si on y attache nos propres souvenirs, nos plus intimes réminiscences. Les auteurs parviennent à canaliser ce trop-plein, ce bouillonnement d'histoires, de désirs d'hommages afin d'inventer un récit sombre fait d'émotion et d'interrogations existentielles. C'est par une liberté formelle doublée d'une rage de donner du sens à l'existence que Benjamin Flao et Fred Bernard parviennent à retrouver la luxuriance de ce qui animait les plus belles pages de Métal Hurlant.
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