Calypso – Cosey – éditions Futuropolis
Avec Calypso, Cosey nous offre
son premier ouvrage publié en noir et blanc. Quiconque a contemplé les planches
pourtant en couleur des deux derniers Jonathan que sont Atsuko (2011) et Celle qui fût (2013), ne pourra qu'être surpris de la maîtrise acquise dans ce domaine
par l'auteur. Son trait, ces dernières années, ne s'est jamais appauvri mais a su se synthétiser
jusqu'à l'essentiel. Se confronter à la pureté du noir et blanc semblait donc
comme une évidence dans ce parcours graphique. Chez Cosey, le noir et blanc
n'est jamais expressionniste, démonstration technique ou jaillissement, il est
captation des vides, maîtrise des équilibres de la composition, variation des
motifs. Une simple ligne dessine l'horizon. Une vibration dans le trait en
suggère le mouvement. Tout y semble mesuré avec minutie, expérience et joie de
l'acte. Contempler le fruit des gestes de Cosey est une véritable source de
délectation. La narration, à l'image des personnages qu'elle met en scène,
avance par tâtonnement, prenant le temps de fixer visages et paysages.
S'autorisant des libertés inattendues, tels les motifs de la robe de Georgia
Gould qui ne cessent de se métamorphoser d'une case à l'autre, Cosey mêle
astucieusement mélancolie et ludisme. Cette évocation de ces adultes
vieillissants voulant rester fidèles à leurs engagements de jeunesse, devenant
hors-la-loi par esprit de jeu et d'amitié, n'en est que plus touchante.
Commentaires
Enregistrer un commentaire