Khodja -Thomas Scotto /Régis Lejonc - éditions Thierry Magnier - 2015.
Kodhja,
c'est le nom de la Cité dans laquelle pénètre le garçon à la recherche
du Roi. "Ce roi. Le seul à pouvoir lui redonner ce qu'il avait
étrangement oublié sur ces années de chemin.". Tout comme le garçon, le
lecteur s'immisce au sein de la muraille dont la forme semble mouvante,
évoluant à l'envie. Il en va de même pour les êtres qui l'habitent,
parmi lesquels nous croiserons des créatures inquiétantes, d'autres
bienveillante, mais aussi des silhouettes familières tels qu'un
Schtroumpf, Casimir ou Alice dans sa version Disney. Périple entrecoupé
d'un labyrinthe, d'une "fontaine majestueuse", d'une "forêt improbable"
mais aussi d'un sous-terrain nauséabond, dans le but ultime de
rencontrer celui que "tout le monde désire rencontrer": le Roi.
Il
est des livres qui amusent, qui plaisent, qui distraient. Kodhja est
d'une autre trempe: il vous séduit, vous bouleverse puis vous ramène à
votre propre parcours. Les planches y allient synthétisme et grande
beauté, tout en nourrissant sans cesse un texte d'une grande précision.
Ce conte, à l'invention constante, réussit la gageur d'être un somptueux
périple empli d'aventure et un incroyable livre d'adieu (d'hommage?) à
l'enfance. On pense parfois au Toxic de Charles Burns ou au Panthère de
Brecht Evens, ces récits si différents dans le contenu, mais dans
lesquels l'imaginaire et le réel sont inextricablement liés, tout comme
l'enfance et l'âge adulte. Chronique d'un deuil, de ce que l'on laisse
derrière soi, mais aussi d'un apaisement qui vient peu à peu, Khodja
peut vous émouvoir aux larmes.
"Oui, je te dois beaucoup, c'est vrai, mais voilà... Je vais apprendre le reste de la vie. Grandir. Rassure-toi, je ne t'oublierai jamais."
"Oui, je te dois beaucoup, c'est vrai, mais voilà... Je vais apprendre le reste de la vie. Grandir. Rassure-toi, je ne t'oublierai jamais."
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