En
2010 paraissait Les cahiers Ukrainiens dans lesquels Igort
s'essayait avec brio à la bande dessinée reportage. C'est à
travers les témoignages d'Ukrainiens aujourd'hui que l'auteur nous
racontait l'histoire de l'Ukraine au XXème siècle. Suivirent en
2012 les Cahiers Russes où la tentative de portrait d'Anna
Poliktovskaïa, récemment assassinée, était l'occasion de dresser
un portrait glaçant de la Russie du début du XXIème siècle, celle
de Poutine. Avec cet admirable diptyque, Igort nous offrait une leçon
admirable de bande dessinée reportage, sans jamais oublier de
maintenir son graphisme à la hauteur de son propos.
Avec
Les cahiers Japonais s'opère un changement de registre.
Contrairement à "l'effet collection" suggéré par le
titre, ce n'est pas le reportage qui est ici en jeu. Igort s'y révèle
comme jamais à travers ce livre qui peut se lire comme une
déclaration d'amour à un pays tant aimé : le Japon. C'est cet
Empire des signes (selon le titre du livre de Roland Barthes paru en
1970) que nous allons découvrir tout au long des 180 pages qui
composent cet ouvrage. Arrivé en 1991 au Japon afin de travailler
pour la plus célèbre maison d'édition japonaise Kodansha, l'auteur
va nous offrir un voyage graphique à travers le Japon contemporain
et ancestral. Sorte de miscellanées, se permettant le luxe
d'intégrer des éléments plus divers afin de nous les offrir sous
un jour nouveau. Le livre ne cesse de surprendre par sa beauté, et
par la richesse de ses référents. Y sont évoqués avec une même
passion Hokusai, Mizuku, Tsuge, Tanizaki... le tout sans didactisme
et avec un plaisir du jeu évident. On se perd dans ces Cahiers
Japonais avec délice et on est ému par la simplicité du
bonheur de raconter qui en émane.
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