Mauvais
sang ne saurait mentir – Walter Kirn – éditions Christian
Bourgois – 2015.
Un
célèbre usurpateur d'identité avait déjà donné naissance à un
troublant roman avec L'adversaire
d'Emmanuel Carrère. On connaît moins le personnage raconté ici de
l'intérieur par ce livre de Walter Kirn : Christian Gerhartsreiter,
qui se fit passer durant des
années pour
Clark Rockfeller, supposé
héritier de la puissante famille, avant d'être accusé d'un meurtre
commis en 1985. Walter Kirn fréquenta cet homme, il devint même une
sorte d'ami.
Mauvais
sang ne saurait mentir,
à l'image du De
sang froid de
Truman Capote, est un objet littéraire composite, fait de
documentaire, de littérature et d'autobiographie. Si le personnage
de Clark Rockfeller est fascinant, on est tout autant charmé
par la richesse de la structure du texte. Le livre avance, éblouit,
revient sur lui même, semble se consumer, frôler des impasses mais
ne cesse de s'inventer des formes à l'image de son sujet. A
travers cette incroyable plongée dans l'âme humaine, Walter
Kirn nous parle de peinture, de littérature mais
aussi
d'exigence,
de trahison et de tout ce qui compose une existence.
«Ce
tique était une tique cérébrale. Il vous grimpait dans les cheveux
et se nourrissait de votre vie par une piqûre à travers votre cuir
chevelu.»
Commentaires
Enregistrer un commentaire