Les
nuits de Reykjavik
– Arnaldur Indridason – éditions métailié -2015.
«Je
m'intéresse aussi aux squelettes qui collent aux basques des
vivants. Ce qui m'intéresse le plus, ce sont les "squelettes
vivants", pourrait-on dire. Mes romans traitent de disparitions,
mais ils ne traitent pas principalement de la personne qui a disparu,
plus de ceux qui restent après la disparition, dans un état
d'abandon. Je m'intéresse à ceux qui sont confrontés à la perte.
Ce sont ces gens-là que j'appelle les "squelettes vivants":
ils sont figés dans le temps.»
Arnaldur
Indridason ( interview le
Figaro 25/02/2008)
Un
«squelette vivant», il en est ainsi d'Erlendur, jeune policier de
proximité hanté par la disparition de son frère alors qu'il était
enfant, en apprenant
la mort d'Hannibal, un clochard qu'il croisait parfois dans la rue.
«Cet endroit avait été le dernier domicile d'Hannibal
avant qu'on ne le retrouve noyé dans les tourbières. Il avait vécu
là avec quelques chats errants qui s'étaient rassemblés autour de
lui comme l'avaient fait autrefois les oiseaux autour de Saint
François d'Assise». Un
clochard, est ce que cela vaut la peine de prolonger l'enquête ?
Il
buvait et il
est mort noyé, un simple accident ? La vraie affaire est plutôt
celle de cette femme disparue le même soir sans laisser de traces.
Erlendur continue à enquêter sur la mort d'Hannibal, en dehors de
son service. Un roman noir, très noir, Reykjavik
des années
70, regard sur les rejetés, un alcoolisme effrayant, et pas
seulement chez les déshérités, la drogue, «dans le
passé, ils s'étaient déjà livrés à l'importation d'alcool de
contrebande, mais la drogue rapportait nettement plus et prenait bien
moins de place.».
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