L'encyclopédie des débuts de la terre – Isabel Greenberg – éditions Casterman – 2015 (traduit par Stéphane Michaka).
L'encyclopédie
des débuts de la terre
– Isabel Greenberg – éditions Casterman
– 2015 (traduit par Stéphane Michaka).
Au
cœur du pays du Nord, trois sœurs découvrent un bébé et s'en
disputent le droit à l'élever. Elles décident alors d'aller voir
«l'homme médecine» qui, s'il affirme qu'un bébé ne se
partage pas, accepte de relever le défi et d'un bébé en fait
trois. Un jour, à l'âge de treize ans, ils seront à nouveau réunis
en un seul et même garçon. Mais «il n'est pas si simple de
recoudre quelqu'un», et l'enfant à nouveau unique souffre de
cette cohabitation. Cependant, «une triple collection de
souvenirs n'est pas sans avantages. C'était un conteur très doué.
Si doué qu'il devint le Conteur de son clan.»
L'encyclopédie
des débuts de la terre est un livre merveilleux qui semble
s'inventer au fur et à mesure de notre lecture. Tels les contes des
Mille et une nuits, les histoires se succèdent, se
nourrissent les unes des autres, et échappent à toute linéarité.
Le récit pluriel proposé par Isabel Greenberg semble infuser de
nombreux mythes tout en parvenant à accéder à son autonomie. Comme
le dit le conteur : «Au commencement il n'y avait rien...».
Tout devient alors possible et inédit. C'est cette joie de
l'invention, ce catalyseur d'imaginaire, que nous offre l'auteur.
Cette même allégresse nous traverse à la vision du graphisme, des
mises en pages, qui n'ont de cesse également de s'inventer sous
notre regard. Rappelant parfois l'aspect synthétique de la
xylogravure, le trait est accompagné de rares notes colorées, mais
qui toujours font sens et jouent leur rôle d'indice dans le
décryptage de l'image. Tout semble nous y être révélé sous un
jour nouveau.
Oui,
décidément, L'encyclopédie des débuts de la terre est un
livre merveilleux, auquel les éditions Casterman ont offert l'écrin
qu'il mérite.
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