Glenn
Gould - Une vie à contretemps
– Sandrine Revel – éditions Dargaud – 2015.
Préciser
d'abord qu'on est rarement séduit par les biographies en bande
dessinée car bien souvent, l'album qui nous est proposé vaut
essentiellement par son sujet, par ce qu'il nous raconte, et en
oublie d'exister par lui-même.
Sauf
que le Glenn
Gould, Une vie à contretemps
réalisé
par
Sandrine Revel est un livre magnifique, qui réussit
la
gageure d'approcher la personnalité du pianiste-compositeur tout en
nous enveloppant à tel point dans son récit et dans la beauté de
ses planches qu'on en oublie qu'on lit un livre biographique. Cette
vie, évoquée avec une grande précision à travers nombre
d'épisodes emblématiques, page après page, apparaît au lecteur
plus ressentie que racontée. Il en va de même de la représentation
de la musique, où l'auteur s'absout des codes et des poncifs
inhérents au médium bande dessinée afin d'inventer une forme qui
vous fera comme rarement «entendre» sa sonorité. Les planches
muettes qui en découlent, faites de répétitions,
de précision, d'attention au geste, sont d'une grâce et d'une
délicatesse inouïes.
Il
faut remercier Sandrine Revel de nous avoir offert tant d'émotions
à la lecture de Glenn
Gould, Une vie à contretemps.
A la sortie de l'ouvrage, on a envie de s'y immerger à nouveau. On a
aussi envie de ressortir nos disques de Glenn Gould. Preuve s'il en
est que l'hommage est en plus totalement réussi.
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