Orphelins
de Dieu – Marc Biancarelli – éditions Actes Sud – 2014.
Vénérande,
jeune paysanne de la Corse du 19°siècle, est animée par le désir
de venger l'acte inhumain infligé à son frère : quatre bandits de
grands chemins l'ont non seulement défiguré mais lui ont également
tranché la langue afin qu'il soit muré à jamais dans le silence.
Afin de mener à bout son projet, elle engage Ange Colomba, dit
l'Infernu, personnage à la réputation de tueur quasi mythique. Une
condition est néanmoins imposée à ce dernier : que la jeune femme
l'accompagne dans son périple sanguinaire.
Avec
Orphelins de Dieu, Marc Biancarelli invente une alternative au
«western américain», en nous proposant un roman non seulement
traversé par les grands espaces corses, mais surtout habité par des
personnages charismatiques hantés par leur passé. L'Infernu s'y
confie progressivement dans un dernier désir d'absolution, et évoque
son parcours fait de combats, parfois d'idéologie, de déterminisme,
de compromissions, et surtout de renoncements.
Par
l'évocation de ces personnages ambigus, prétextant avoir un sens de
l'honneur, mais désormais acculés, isolés, en fuite incessante -
on pense souvent à l'immense La horde sauvage de Sam
Peckinpah - Marc Biancarelli, par la force de son écriture et la
manière dont il habite chacun des protagonistes de ce récit,
parvient à nous offrir une inoubliable chevauchée en terre Corse.
«Bientôt
les gendarmes arriveront dans ton village et il te faudra tirer un
numéro. Tu es pauvre, tu les suivras, parce que tu n'auras pas le
choix, et tu ne seras plus jamais un homme libre. »
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