Hilda
et le chien noir – Luke Pearson – éditions Casterman –
2014.
Jusqu'alors
publié en France par les précieuses éditions anglaises Nobrow, la
série Hilda de Luke Pearson nous revient avec un nouvel opus,
désormais chez Casterman. En attendant la réedition -proche- par
ces derniers des trois aventures précédentes dont nous avions dit
le plus grand bien ici, c'est avec véritable joie que nous
découvrons Hilda et le chien noir. Si la série nous a
habitué à un parfait équilibre entre la beauté du graphisme,
l'inventivité de ses mises en page et le merveilleux de son propos,
c'est avec une pointe d'appréhension que l'on se lance dans cet
album, tant nombre de séries nous ont déçus en ne vivant que sur
leurs acquis initiaux.
Dès
l'ouverture de cette nouvelle proposition, on est rassuré tant Luke
Pearson parvient à invoquer le merveilleux qui sommeil dans tous le
moindre interstice de notre réalité. Une des plus belles
découvertes réside cette fois-ci dans le personnage de Tontu, qui
fait partie de la famille des Nisses. «Dans chaque maison, il y a
beaucoup de place perdue. L'espace derrière les bibliothèques, les
fentes entre les lattes du parquet, le haut des armoires qu'on ne
peut pas voir, ce genre d'endroits. Dans chaque maison, toute cette
place s'accumule pour former une pièce supplémentaire, dans
laquelle seul un Nisse peut entrer. C'est là que nous construisons
notre nid». Cet être est symptomatique de la manière dont Luke
Pearson décrit le banal quotidien -un salon, une chambre
d'enfant...- pour l'amener vers le fabuleux, l'étonnant. Les albums
d'Hilda nous amènent à appréhender notre quotidien sous un
nouveau jour, à ré-enchanter notre imaginaire.
Devant
un tel bonheur de lecture, une évidence s'impose : la série est une
des toutes meilleures créations bande dessinée-jeunesse de ces
dernières années. Souhaitons que grâce au travail des éditions
Casterman, elle acquiert très vite la notoriété qu'elle mérite.
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