Orientalisme
– Nicolas Presl – éditions Atrabile – 2014.
Depuis
le choc de Priape
en 2006, Nicolas Presl nous offre une production singulière et
motivante. Creusant un sillon que l'on aurait pu imaginer vite tari,
une bande dessinée sans texte et un graphisme anguleux immédiatement
reconnaissable. L'auteur ne cesse pourtant de faire évoluer sa
narration, d'y injecter de l'innovation à bon escient, et parvient
avec maestria à ne jamais tomber dans le pur exercice formel ni dans
la vaine illustration. Lorsque Nicolas Presl introduit la couleur
dans Heureux
qui comme
en 2012, c'est pour réinventer la manière dont on décrypte ces
images. La couleur y devient un élément essentiel dans notre
compréhension du récit. Cette réflexion quant à l'utilisation de
la couleur dans le but de faire sens, il la poursuit aujourd'hui
avec le somptueux Orientalisme.
Album à la beauté graphique sidérante qui réussit à ne jamais se
complaire dans sa somptuosité ornementale. D'un bout à l'autre de
ce beau voyage en Turquie, l'auteur parvient à incarner ses
personnages avec une force inouïe. On est sans cesse tiraillé entre
la contemplation, l'obligation pour le lecteur de décrypter chaque
image tel un exercice du regard et la réelle émotion qui naît de
l'expérience de cette lecture.
Commentaires
Enregistrer un commentaire