Le
piège de Vernon
– Roger Smith – éditions Calmann-Lévy – 2013.
Le suspense est présent dès
l'ouverture du roman où Vernon Saul, ex-flic devenu agent de
sécurité de villas luxueuses, laisse sciemment mourir une fille de
quatre ans par noyade. Cette mort ne peut être qualifier de meurtre.
Vernon s'est contenté de d'analyser et d'anticiper le déroulement
des faits: un père fumant un joint, une mère recevant les faveurs
de son amant et une jeune fille jouant trop près de l'eau. Chacun
étant coupable par omission.
L'une des principales réussites
de ce roman noir réside dans notre tentative incessante de
comprendre les intentions de Vernon Saul. Ce dernier se révèle un
personnage charismatique et terriblement inquiétant qui erre dans la
ville du Cap, et le ghetto des Flats, comme si il s'agissait de son
terrain de jeu. Lui seul semble fixer les règles de ses actes et
semble se repaître d'une micro société basée sur des inégalités
et un déterminisme assommant.
«Elle
jette un coup d'oeil furtif à Vernon. Il a repoussé son assiette
sans terminer son plat et reste assis, les coudes sur la table, ses
larges épaules affaissés, les cheveux devant les yeux, et elle
ressent soudain une immense pitié pur cette chose blessée, son
fils.»
Commentaires
Enregistrer un commentaire