Une
si lente obscurité - Alain Julien Rudefoucauld - éditions
Tristram – 2013.
Alain
Julien Rudefoucauld nous offre avec son nouveau roman, Une si
lente obscurité, un livre peu aimable mais une véritable - et
bouleversante - expérience de lecture. Peu aimable, parce que
l'auteur, enfin son personnage, Monsieur Martin, nous inonde d'un
flot incessant de texte d'une langue qui nous heurte, nous oblige à
ralentir, nous fait penser à un parler et à une écriture disparus.
Le décor est peu aimable lui aussi : Limoges et ses environs décrits
avec tristesse et lassitude. Si Alain Julien Rudefoucauld sait nous
parler de la France d'aujourd'hui, ici son propos est tout autre. Il
semble se fondre, ne faire qu'un avec son personnage et il en accepte
les excès, les absences, la roublardise et les aspérités. Le texte
peut sembler d'une autre époque - en particulier à cause du phrasé
daté du personnage : argot, patois...- mais a pour vocation de mieux
nous faire ressentir l'inclinaison à la chute et la marginalité du
personnage. Préciser encore que le final du roman, cette
accélération vers l'obscurité, est remarquable et nous donne à
repenser l'ensemble du texte.
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