Paco
les mains rouges (tome 1/2)
– Vehlmann / Sagot – éditions Dargaud – 2013.
Depuis
quelques années, on est sensible aux scénarios de Fabien Vehlmann.
De Green
Manor,
au Marquis
d'Anaon,
en passant par L'île
aux cent mille morts,
Jolies
ténèbres,
Seuls
ou sa reprise (enfin) ambitieuse de Spirou.
Suite
à un assassinat, Paco, un jeune instituteur, est condamné à purger
sa peine au bagne de Saint-Laurent en Guyane. Rien ne lui sera
épargné, de l'éprouvant trajet sur le navire, période qui le
verra se faire tatouer par un nommé La Bouzille, à son arrivée
sous les coups, ni même ses compagnons de case. Sauf que Paco va se
transformer, ne va pas se laisser faire. « J'en
avais pris plein la gueule mais l'important c'est que je ne m'étais
pas laissé faire. On n'allait pas me coller un surnom de gonzesse
parce qu'au bagne un blaze c'est presque plus dur à enlever qu'un
tatouage ».
C'est ainsi qu'il va devenir Paco les mains rouges. Le scénario de
Vehlmann parvient à mêler foule de renseignements quant aux rites
des prisonniers, tout en laissant une grande place à la dimension
romanesque du personnage. La narration nous est faite à travers une
lettre écrite par Paco. Dans celle-ci, il fait preuve de recul quant
à son parcours, mais également de gêne quant à l'éveil de ses
sentiments. Les planches d'Eric Sagot sont admirables et parviennent
à mêler beauté des espaces et sensation d'enfermement. Parfois,
l'image se retire afin de laisser exploser la violence du texte. Elle
n'en devient que plus forte.
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