Canada
- Richard Ford -éditions de l'Olivier – 2013.
En
1960, les parents de Dell et Berner commettent un braquage insensé
dans le but de mettre fin à leurs difficultés financières et de
rembourser leur créancier. Sauf que peu de temps après que le
méfait eut été réalisé, la police remonte jusqu'à eux puis les
arrête. Deux solutions s'offrent alors aux deux adolescents:
l'orphelinat ou la fuite. C'est à Saskatchewan, au Canada, que Dell
se réfugiera afin de tenter de se reconstruire auprès d'Arthur
Remlinger, propriétaire à forte personnalité et au passé empli de
zones d'ombres.
Le
livre se divise en deux parties distinctes, quasi égales et d'une
même intensité. Dans la première, nous assistons aux événements
qui vont conduire à ce geste irréparable : entre relations au sein
d'une famille, petits écarts vis à vis de la légalité du père,
dévouement de la mère... puis préparation du braquage et tensions
qui en résultent. Dans la seconde partie, nous suivons Dell sur le
sol canadien, tentant de se reconstruire entouré de marginaux et
d'apatrides comme lui.
Le
roman est remarquable tant tout y semble puisé dans le réel. Si
avec De Sang froid, Truman Capote parvenait à faire accéder
le fait divers au rang de la littérature, Richard Ford parvient à
gorger sa littérature de véracité. A chaque page de cet
impressionnant ouvrage, on a l'impression de lire les mémoires -ô
combien bien écrites- de Dell Parsons nous racontant ce que fut son
parcours de cette triste journée de 1960 à nos jours. Le ton est
d'une sincérité éblouissante. L'écrivain ne fait qu'un avec son
narrateur, tandis que le lecteur ne peut être que submergé par ce
grand roman.
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