Comment
tout a commencé
– Pete Fromm – éditions Gallmeister – 2013.
Austin,
quinze ans, vit avec sa soeur ainée "Ab'lene" et leurs
parents au coeur du désert texan. C'est au sein de ce décor aride
que la soeur entraîne son frère afin qu'il devienne LE meilleur
lanceur de Base Ball. Tous deux se surnomment les FIREBALLERS. Austin
se plie aux ordres d' Abilene et lui voue une admiration totale. Il
sait que celle-ci est meilleure que lui (ce qu' elle s'attache
d'ailleurs à lui démontrer régulièrement) mais il est aussi le
témoin privilégié de l'inconstance de sa soeur et de ses dérives
ponctuelles. Malgré tout, il l'admire et ne peut que prendre son
parti face aux autres, ses parents y compris. Inéxorablement,
Abilene entraine son frère, mais également ses parents, dans une
violence sourde ou chaque assise semble se fissurer.
Pete
Fromm signe un grand roman où notre attention est mobilisée à tout
instant. La bipolarité avérée d'Abilene devient vite le moteur
d'enjeux plus souterrains. L'aridité (dans le sens de sécheresse
mais aussi d'absence d'attrait) de la ville conduit-elle aux
débordements de ces enfants? Les parents a priori sans faille ne
sont-ils pas des monstres d'égoïsme ?... On est irrémédiablement
séduit par le charisme et l'énergie de la soeur. On est
progressivement inquiet, craignant que le pire arrive. On est
indulgent avec ses excès avant d'anticiper des actes plus graves
encore que ceux dont elle est capable. On a envie qu'elle guérisse
de ses maux, tout en craignant que la prise de lithium ne fasse
disparaître ce qui fait la beauté de son personnage. Tout comme
Austin, le lecteur est sans cesse interrogé, déchiré par ces
ambivalences.
La
grande force de Pete Fromm est de nous faire aimer ses personnages au
point de ne vouloir en choisir aucun. Chacun est à son tour
touchant, énergique, abattu.... Rarement on a pu lire un portrait
aussi poignant de parents ébranlés par les événements, mais
essayant sans cesse de tenir leur rôle : se protéger eux et leurs
enfants. Le fort ancrage dans le réel voulu par l'auteur est
également un des éléments inoubliables du livre. Ici, pas
d'escalade vers un final époustouflant, juste une tension permanente
où le pire est autant ce que l'on lit que ce que l'on craint. Ce
n'est pas une lapalissade que de dire qu'il est bon de lire un roman
qui a confiance en son écriture et en son pouvoir de suggestion.
Comment tout a commencé ne se raconte pas, ne se limite pas à
son synopsis, il nous fait vivre sans artifice avec ses personnages
de chair et de sang et nous rappelle ce qu’ est aimer la
littérature.
J'ai vraiment envie d ele lire celui-ci. Tu pourras me le prêter ?
RépondreSupprimerIl arrive!
RépondreSupprimerPresque terminé...Triste, et beau
RépondreSupprimerJ'adore les romans des éditions Gallmeister :)
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