Terra Australis – Laurent-Fréderic Bollée / Philippe Nicloux – éditions Glénat (1000 feuilles) – 2013.
Terra
Australis – Laurent-Fréderic Bollée / Philippe Nicloux –
éditions Glénat (1000 feuilles) – 2013.
A
la fin du 18° siècle, alors que Londres est ravagée par la misère et la
criminalité, l'Angleterre souhaite développer son empire
colonial. Ainsi germe l'idée d'enrôler 1500 hommes et femmes sur onze navires afin d'installer une colonie sur ce territoire qui
deviendra l'Australie. Tous ces individus sont condamnés à des
peines plus ou moins longues, et ne possèdent qu'un espoir :
que cette nouvelle terre se révèle par la suite celle du renouveau. Mais avant cela, 24000 km à parcourir à travers les océans, faits de
rencontres, de tempêtes, de famine, de mutinerie, de désirs et de
larmes.
C'est
cette incroyable épopée que nous raconte Terra Australis, un
imposant album de 512 pages mêlant avec fluidité données
historiques et densité humaine. A aucun moment, la pédagogie ne
prend le pas sur l'attrait qu'exerce sur nous les nombreux
personnages. Chacun d'entre eux a sa propre existence (le
jeune John Hudson, Caesar...) et parvient à nous émouvoir, à nous
passionner. Tous sont enclin à la violence, mais ont également le
désir d'une autre vie. Ni les gardiens, ni les prisonniers ne sont
enfermés dans leur rôle.
Mais Terra Australis n'est pas uniquement cette passionnante fresque sur la déportation d'une frange de la population, puis la découverte d'un pays inconnu, elle est également une magnifique bande dessinée d'aventure passant avec un bonheur égal de scènes dans les bas-fonds de Londres à une plongée dans l'univers carcéral, aux cales des navires, à la rencontre de quelques animaux marins puis terrestres... Répétons-le : le récit est tout dévoué à la joie de la lecture et de la découverte, à aucun moment il ne se fait édifiant.
Mais Terra Australis n'est pas uniquement cette passionnante fresque sur la déportation d'une frange de la population, puis la découverte d'un pays inconnu, elle est également une magnifique bande dessinée d'aventure passant avec un bonheur égal de scènes dans les bas-fonds de Londres à une plongée dans l'univers carcéral, aux cales des navires, à la rencontre de quelques animaux marins puis terrestres... Répétons-le : le récit est tout dévoué à la joie de la lecture et de la découverte, à aucun moment il ne se fait édifiant.
Une
partie de ce plaisir de lecture est dû au fait que les auteurs
eux-mêmes semblent s'être embarqués dans ce projet fou comme un seul
homme, redoublant ainsi l'aventure des personnages. Le
dessin de Philippe Nicloux oscille entre caricature à la Baru et
élégance des coups de pinceau. Les décors sont confondant de
beauté, tandis que la mise en page se plie sans cesse au récit. A
ce titre, les dernières planches, qui présentent le devenir des
protagonistes de l'histoire, semblent se dérouler dans un fondu
enchaîné proche des innovations de mise en page de Will Eisner.
Terra
Australis est la preuve de ce que peut être la bande dessinée
lorsque scénariste, dessinateur et éditeur sont animés par le même
désir de produire un grand ouvrage. Que tous trois en soient
remerciés.
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