Les
pieds dans le béton – Nicolas Wouters / Mickaël Ross –
éditions Sarbacane – 2013.
Bruxelles,
de nos jours. Thomas s'est réfugié dans son grenier. Lorsqu'il
descend pour récupérer de la nourriture dans le frigo, il découvre
un mot de sa femme « Ça ne peut plus continuer comme ça.
Je vais chez mes parents avec la petite. Sors de ce trou. Je ne te
reconnais plus. ». Il décide alors d'enfiler ses vieilles
rangers, preuves d'une jeunesse passée, et de prendre le premier
train pour le Sud. A la gare, il est agressé par un SDF qui se
trouve être son ancien meilleur ami, Martin. Commence alors une nuit
d'errance où tous deux vont sans cesse se confronter à leurs
souvenirs communs.
Les
pieds dans le béton se révèle un nouveau venu dans la famille
qui unit Gipi à Baru. Des histoires d'amitié, d'espoirs,
d'insoumission, mais dont la violence ne cesse de vous submerger. La
grande force du récit de Nicolas Wouters est de laisser toutes les
interprétations ouvertes. On peut être horrifié par la manière
dont Martin s'incendie progressivement, mais on peut également
admirer cette manière de vivre au-delà des conventions. On ne sait
jamais si Thomas aide Martin au nom de leur amitié passée ou parce
qu'il admire sa sédition. De même, on peut se demander quelles sont
les raisons qui font que Martin considère Thomas -ce petit
bourgeois!- comme son ami.
Le
graphisme de Mickaël Ross épouse parfaitement le récit, et semble
lui aussi vivre ces espaces de liberté et de soumission.
Quant
à la conclusion de l'album, elle est à la hauteur de l'ensemble de
cette bande dessinée : bouleversante et ouverte.
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