Étranges rivages - Arnaldur Indridason - Métailié noir – 2013.
Nous
avions conseillé le précédent roman d'Indridason, La
muraille de lave, roman dans lequel le personnage habituel, le
commissaire Erlendur, n'apparaissait point. Tout juste apprenions
nous qu'il était parti dans un fjord de l'ouest de l'Islande, sur
les lieux de son enfance. Cette fois-ci, Erlendur est de retour, du
moins dans l'écriture sinon à Reykjavik. Plus que jamais, il est
hanté par la disparition de son jeune frère, happé par une tempête
de neige et disparu sans laisser la moindre trace, accident survenu
dans son enfance. Il garde toujours l'espoir de retrouver un indice
qui lui permettrait de commencer à faire son deuil. Au cours de
cette quête, il va croiser une autre affaire de disparition, celle
d'une femme, cinquante années auparavant et dans des conditions
semblables. La réalité historique, économique -comme toujours dans
les romans d'Indridason- est bien là, en toile de fond : «
en quoi est-ce gênant de voir des lieux désertés par l'homme ?
[...] ils étaient inoccupés lorsque nous sommes arrivés ici,
pourquoi ne retourneraient-ils pas à l'abandon quand nous
disparaîtrons ?». Pourtant, une multinationale produisant
de l'aluminium est venue s'installer en ce lieu de bourrasques,
roches nues et lichens. Le domaine des renards qui détiennent
involontairement une partie de la vérité ? Mais de quelle
histoire ?
Une
écriture sombre comme le climat et les longues nuits en ces terres
islandaises : « On
ne voyait pas le soleil depuis des jours. Les fjords reposaient sous
la brume, un temps plus froid et des chutes de neige étaient prévus
au cours des prochaines journées. La nature était plongé en
hibernation. »
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