Le monde à l'endroit – Ron Rash – éditions Seuil – 2012.
Lors
d'une pêche à la truite, Travis, jeune adolescent rejeté par son
père et ayant abandonné les études, découvre un champ de cannabis
à l'abri des regards. Pour lui, il s'agit d'argent facilement gagné,
lui permettant de payer son assurance pour la voiture. Il arrache des
plants et les revend à Léonard, ex-professeur qui gagne désormais
sa vie en dealant dans son mobile-home. L'action est répétée deux
fois... avant que Léonard ne le mette en garde contre les
représailles possibles si les propriétaires des plans le
surprennent. Travis n'écoute rien et se fait surprendre par le
propriétaire (Toomey) qui le séquestre et entend lui donner une
leçon inoubliable.
Le
monde à l'endroit
est un grand roman dans la pure tradition américaine, mêlant
histoire contemporaine de ces désœuvrés et histoire du sol
américain qui s'est construit sur la guerre de Sécession. Travis
découvre une sorte de vie de famille faite de marginaux (un peu à
la Gran
Torino
de Clint Eastwood) où personne ne respecte totalement la loi mais où
chacun essaye de survivre dans un univers noir et tendu. On est
touché par Travis qui veut réussir son histoire en étudiant pour
l'obtention d'un diplôme, en découvrant les sentiments grâce à
Lori ... mais le poids du sol et des trahisons, comme dans le passé,
est toujours là... Est-il possible de s'extraire de cette gangue ?
On le souhaite tout au long de l'histoire tant ce roman tendu nous
captive et nous touche. «Tu sais qu'un lieu est hanté quand il te
paraît plus réel que toi».
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